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Une femme peut-elle prêcher ?



On m'a souvent posé la question : une femme peut-elle prêcher ?

En général, la question sous-entend : peut-elle enseigner sous la forme d'une prédication à des adultes parmi lesquels se trouvent des hommes ?

C'est une question intéressante et légitime. Pour y répondre, je vais résumer

- dans un premier temps, ce qui me semble les meilleurs arguments contre la prédication par des femmes,

- dans un deuxième temps, les meilleurs arguments en faveur de la prédication ouverte aussi aux femmes, et je terminerai en donnant mon sentiment.

C’est sans prétention : je ne dis pas que j’ai tout compris sur tout. 


Les meilleurs arguments contre la prédication féminine

L'objection la plus convaincante, à mon avis, à la prédication féminine réside dans le fait que quand dans le Nouveau Testament les apôtres ont fixé les critères de recrutement des responsables des Eglises, en l'occurrence ceux qui vont les diriger et les enseigner, ils n'ont parlé que d'hommes et pas de femmes.


Par exemple, Paul écrit à Timothée : "Cette parole est certaine: si quelqu’un aspire à la charge de responsable, c’est une belle tâche qu’il désire. Il faut donc que le responsable soit irréprochable, fidèle à sa femme, sobre, réfléchi, réglé dans sa conduite, hospitalier, capable d’enseigner…" (1 Timothée 3.1-2)

Des bons pères de famille, par définition, ce sont… des hommes, sans que ça exclue l’exception des célibataires.


Par contre, quand dans les versets 8 à 12 de ce même chapitre 3, Paul décrit les services de moindre responsabilité qui sont ceux des diacres et des diaconesses, c'est-à-dire des serviteurs et des servantes à l'œuvre dans l'Eglise sous la supervision et l'autorité des responsables, là, il ouvre ce champ d'action aux femmes autant qu'aux hommes : "Les diacres eux aussi doivent être respectables, etc." (1Timothée 3.8) et le verset 11: "De même, les femmes doivent être respectables, etc."

Nous apprenons ainsi qu'une certaine Phœbé était diaconesse de l'Eglise de Cenchrées près de Corinthe : "Je vous recommande notre sœur Phœbé, qui est diaconesse de l’Eglise qui est à Cenchrées." (Romains 16.1).


Voici le texte qu’on cite le plus souvent en opposition à la prédication féminine et aux femmes pasteures : "Je ne permets pas à une femme d’enseigner, ni de prendre autorité sur l’homme. Qu’elle garde plutôt une attitude paisible. En effet, Adam fut créé le premier, Eve ensuite." (1 Timothée 2.12-13). Paul justifie son refus en s'appuyant sur un ordre créationnel exprimant une intention de Dieu.


Et juste après ce passage, c'est le chapitre 3 où Paul explique que les responsables d’Église doivent être de bons pères de famille, donc des hommes, dirigeant, entre autres, les diacres et les diaconesses.


Il est difficile de contester une certaine continuité au moins dans la pensée de Paul entre le chapitre 2 où il ferme la porte de l'enseignement et de la direction dans l’Église aux femmes et le chapitre 3 où il présente les différents niveaux de responsabilité de l’Église : 1. diriger et enseigner l’Église pour certains hommes qualifiés pour cela et 2. servir sous la responsabilité de ces hommes en tant que diacres ou diaconesses pour des hommes et des femmes de valeur.

La continuité dans la pensée de Paul est encore plus évidente quand on se rappelle que, dans le texte d'origine, il n'y avait pas de séparation entre les chapitres (ici les chapitres 2 et 3) ; ces séparations en chapitres et versets ont été rajoutées par la suite.


Passons maintenant aux meilleurs arguments en faveur de la prédication féminine et même plus en responsabilité.